Rapprocher les petits et les grands

Dans ma maison de papier, j’ai des poèmes sur le feu raconte l’histoire d’une vieille dame au soir de sa vie et d’une petite fille qui ouvre les yeux sur les mystères de l’existence. De la rencontre entre ces deux personnages, qui se situent aux deux extrémités de l’expérience humaine, naît une réflexion puissante sur la complicité qui peut unir les petits et les grands, sur le temps qui passe et sur les choses qui ne changent pas, que l’on ait 7 ans, 20 ans ou 90 ans.

Le choix des Deux Mondes de créer ce spectacle traduit notre désir de ramener à l’avant-plan l’espace de dialogue qui existe entre les générations, dialogue précieux et nécessaire que l’on a tendance trop souvent à négliger ou à oublier. Une façon de rappeler, aussi, que cette différence de points de vue qui s’inscrit dans le temps et dans l’évolution du regard qu’on pose sur la vie et sur nos semblables est un atout, une richesse qui rend possible l’avancement de nos sociétés et la construction d’un monde plus juste.

Cet espace de dialogue, c’est aussi celui que nous retrouvons chaque fois que nous avons la chance, en tournée, de rencontrer le public à la fin des représentations. Quand les lumières se rallument, on entend dans les questions et les commentaires qui fusent de la salle, l’émotion des grands qui répond à l’émerveillement des petits, de même que les doutes des uns qui font écho à l’excitation des autres. Toujours, en filigrane de ces réactions, on sent ce désir partagé d’un côté comme de l’autre de donner du sens à cette expérience qu’on appelle VIVRE afin de la mieux comprendre et de la saisir dans tout ce qu’elle a de complexe, de beau et d’éphémère.

C’est donc dans ce même esprit que nous avons pensé un programme de médiation pour accompagner le spectacle, permettant de réaliser, en marge, des activités qui complètent et viennent enrichir l’expérience de la représentation. Développé en étroite collaboration avec l’un de nos coproducteurs, la Salle Jean-Marc-Dion de Sept-Îles, ce programme est issu d’un travail mené, au printemps 2015, auprès d’un groupe de jeunes et de personnes âgées de la Côte-Nord. Comme le spectacle lui-même, ces pistes d’activités et de réflexions sont autant de ponts jetés entre les générations… Il n’en tient maintenant qu’à vous de les traverser et d’y entraîner les autres à votre suite!

Sébastien Harrisson