

Rosemonde
D’après le conte de Louis Dominique Lavigne, mise en scène de Monique Rioux.
Depuis son origine, en 1991, le texte s’est tour à tour intitulé Les Sept Dents, la Raconteuse, la Grand’Gueule, Elle, autant de titres traduisant un projet en évolution né du désir de Monique Rioux d ’explorer la forme du conte ainsi que le rapport d ’une conteuse à un auditoire. Dès le départ, elle a associé à cette recherche l’auteur Louis-Dominique Lavigne qui, lui, voyait dans la forme du conte une porte ouverte sur l’imaginaire, une façon allégorique d ’interroger la « vraie vie » en faisant une place au merveilleux et à la poésie, tout en demeurant accessible à un large public. Une première version (dont il ne reste pratiquement plus rien dans l’état actuel du texte) a fait l’objet d ’une lecture publique l’espace-laboratoire des Deux Mondes, à Montréal, en mars 1991. Il s’agissait alors d ’une histoire pleine de rebondissements tournant autour d ’une rivalité entre deux vieilles femmes, chacune prétendant être plus vieille que l’autre. Au mois de mai suivant, c’est à Kinshasa, en Afrique, où elle s’était rendue à titre personnel participer aux Journées zaïroises du théâtre, que Monique Rioux utilise ce conte comme matériau de base pour des ateliers d ’improvisation qu’elle animait là-bas — à sa surprise, on lui apprend que l’histoire ressemble à certaines légendes africaines ! Profitant ensuite d ’une année sabbatique, en 1992, Monique Rioux rencontre des conteurs de la Côte Nord du Québec et des insulaires devant qui elle joue une nouvelle version du texte, un monologue mettant en scène une conteuse et plusieurs autres personnages. À l’automne 1992, la comédienne et l’auteur vont rejoindre chez lui le metteur en scène Joâo Brites du Théâtre O’Bando, de Lisbonne, un ami des Deux Mondes. Celui-ci permet à Monique Rioux de développer en improvisation certains personnages inspirés de légendes portugaises qui sont intégrés à l’histoire en devenir. La mer est incorporée à l’univers du conte. Au retour à Montréal, une présentation du travail est faite aux Deux Mondes.